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Hauts-de-France Les agriculteurs devront ressemer des prairies

La Région a retourné trop de prairies permanentes. Les agriculteurs ont l’obligation d’en réimplanter dès cette campagne.

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L’arrêté du 10 novembre 2016, paru au Journal officiel du 13 novembre, relatif au maintien des prairies permanentes, a fait l’effet d’une douche froide dans les Hauts-de-France. En effet, le ratio annuel mesurant la part des surfaces en PP se dégrade dans la Région de plus de 5 % et les agriculteurs devront en réimplanter dans les plus brefs délais. Un courrier doit leur parvenir avant le 31 décembre.

« Cette décision qui tombe sans délai pour les agriculteurs, est incompréhensible. Ils vont être obligés de réimplanter, alors que les semis sont déjà réalisés, déplore Laurent Verhaeghe, président de la FRSEA des Hauts-de-France, qui a fait part du désaccord des agriculteurs au préfet et au président du conseil régional. Plusieurs chambres d’agriculture ont voté des motions dans le même sens. Pour le moment, les organisations agricoles n’ont reçu aucune réponse du ministère.

Les agriculteurs dénoncent une application immédiate et stricte des demandes de Bruxelles. « Nous avons besoin de réponses claires sur le calcul du dépassement par rapport à 2012, souligne Laurent Mingan, directeur de la FDSEA de l’Oise. La part des prairies parties pour l’urbanisation ou sorties de la Pac pour d’autres raisons, a-t-elle été prise en compte ? »

Et Jean-Yves Bricout, président de l’union des syndicats agricoles de l’Aisne, de s’insurger : « Cette décision est une grenade que le ministre de l’Agriculture a dégoupillée avant de partir ! Les agriculteurs sont en pleine crise, en élevage comme en grandes cultures. C’est une mesure qui va encore peser. » Même incompréhension du côté de la Coordination rurale. « Cet arrêté est une aberration dépourvue de bon sens et contraire à la liberté d’entreprendre », estime Régis Dubois, président du syndicat en Hauts-de-France.

Cas particuliers

« Qu’en est-il des agriculteurs qui ont abandonné l’élevage ? Opté pour des systèmes plus rentables ? Demandé en 2014 et obtenu en 2015 une autorisation de retourner en zone vulnérable ? » s’interroge Simon Ammeux, président de JA Nord-Pas-de-Calais. Éleveur à Sainte-Marie-Cappel (Nord), il pourrait être lui-même concerné. « Sur mes 20 hectares de prairies permanentes, un propriétaire m’en a repris 2,5 ha pour ses besoins. La parcelle est sortie des demandes Pac et je me retrouve malgré moi avec 10 % de prairies en moins ! »

Les agriculteurs demandent tous un délai avant que le dispositif ne se mette en place. Ils réclament des séances de travail avec le ministère pour savoir comment le calcul a été fait et étudier comment la Région peut rectifier le tir.

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